Activage

Projet de recherche européen – 2019/2010

Le projet de recherche « Activage » est lancé dans un contexte de vieillissement de la population européenne. Son objectif est de penser, non seulement, les interactions entre les nouvelles technologies et le vieillissement, mais aussi les effets de la domotique sur le prolongement de l’autonomie des « personnes âgées » afin d’assurer leur maintien à domicile.
Isère Le Département, 2018, Vidéo de présentation du projet « ACTIVAGE »

L’essor des « objets connectés » a rendu possible l’émergence d’environnements de vie intelligents. Toutefois, une difficulté rencontrée par ce « nouveau marché » est l’interopérabilité entre des plates-formes hétérogènes (serveurs, programmation, etc.). Difficultés qui se répercutent sur les usages de ces technologies.

Cette recherche vise, en partant des pratiques des utilisateurs et utilisatrices, des facilités et des difficultés rencontrées, à amener à voir sur quelles bases ces technologies peuvent, ou non, être appropriées afin d’assurer un socle matériel sur lequel adosser leur maintien à domicile et leur autonomie. Ici, la technologie est donc pensée comme une sorte de « prothèse » ou de prolongement de soi venant contrer les effets, pensés comme négatifs ou du moins limitants, du vieillissement.

Cela amène à questionner la maitrise du fonctionnement de ces technologies, de leur interconnexion (à l’intérieur et à l’extérieur du domicile) et des enjeux par les « personnes âgées » qui sont souvent conduites à découvrir et à apprendre à utiliser des outils nouveaux, et potentiellement éloignés de leurs habitudes de vie. Or, les processus de vulnérabilité et le principe de protection des données posent d’une manière particulière la question éthique du « consentement libre et éclairé », confrontant continuellement ce principe à celui de la sécurité et à une promotion, toujours plus accrue, de la vie autonome.

Ces problématiques rencontrent également des logiques de politiques publiques et économiques où la réduction des moyens alloués à la santé incite au maintien à domicile (comme cela a été observé, par ailleurs, avec une autre classe d’âge, celle des enfants au sein des circuits de l’ASE) ; où l’injonction productiviste d’une mise au travail toujours plus prolongés des corps produit la figure désirée du « vieillissement sain et actif » ; où les « personnes âgées » constituent une manne pour un marché émergeant de solutions et de services basés sur « l’internet des objets » (IdO) ; etc.


Le projet ACTIVAGE comprend 9 sites de déploiement dans sept pays européens et vise, entre autres choses, à « évaluer l’impact socio-économique et les avantages des environnements de vie intelligents basés sur l’IdO sur la qualité de vie et l’autonomie, ainsi que sur la durabilité des systèmes de santé et de protection sociale« , à démontrer « la capacité d’intégration et d’interopérabilité continues de l’écosystème IdO« , et à valider « de nouveaux modèles commerciaux, financiers et organisationnels pour la fourniture des soins, en assurant la durabilité après la fin du projet, et à diffuser ces résultats à un public mondial« .


Notre recherche se situe, quant à elle, plus spécifiquement sur le site français. À partir de mises en situation, elle vise à comprendre sur quelles bases peuvent « se développer des accompagnements personnalisés, des organisations professionnelles combinant du numérique et de l’aide humaine qui permettraient aux personnes âgées d’habiter chez elles le plus longtemps possible« .

Mot clefs : vieillissement, domicile, habitat, vulnérabilité, NTIC, nouvelles technologies, domotiques, services à la personne, maintien à domicile, usages, pratiques, autonomie, politiques publiques, technologies, objets connectés, environnement de vie, éthique

Plus d’information [en anglais] sur le projet de recherche : ICI

Carnet de recherche de Tanguy DUFOURNET